En voilà, une question qui taraude bon nombre d'élèves à la sortie des bancs du lycée : la fac, est-ce pour moi ?
Afin de dissiper certains doutes que vous auriez quant à l'université et ses mystères, et parce que l’expérience d'un étudiant est toujours utile à prendre en considération, j'ai décidé de vous faire part de mon témoignage d'étudiant en Master LLCE (Langue, Littérature et Civilisation Etrangère) Anglais à l'université Paris IV La Sorbonne.
Avant toute chose, il faut savoir que l’université diffère radicalement du collège et du lycée. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les premiers pas à la fac produisent souvent un effet de désorientation non négligeable. Habitués au confort rassurant du cadre (relativement) strict conféré par les enseignements du primaire et du secondaire, on peut vite se retrouver perdus, à plus forte raison lorsque l'on part pour une fac loin de chez soi et de ses amis-famille. Je suis un provincial qui n'étais que très rarement sorti de ma campagne seine-et-marnaise, et le passage du 77 à l'immense 75 a été presque aussi radical qu'une plongée dans un lac un frais matin de mars. En plus du métro auquel je devais apprendre à m’habituer et de l’afflux constant de parisiens inondant inlassablement les rues, je ne connaissais personne, il me fallait alors repartir de zéro et me refaire de nouveaux amis. Et, cerise sur le gâteau, m'étant inscrit à La Sorbonne (classe !), je m'attendais à devoir étudier dans les fameux et beaux locaux ancestraux. Et seulement quelques semaines avant la rentrée, voilà que j'apprends que la plupart des cours (disons 90%) devront se faire à Clignancourt. Clignancourt que je ne connaissais pas mais dont la réputation m'a bien vite fait déchanter (toute plaisanterie mise à part, ce lieu, annexe de la Sorbonne, a en réalité représenté trois années de ma vie estudiantine sur Paris ainsi que de très bons souvenirs, donc aucune crainte à ce sujet !).
C'est quelque chose de bien connu : à la fac, c'est la débrouille. Là non plus, rien à voir avec vos années précédentes, ici il faut très vite apprendre à se débrouiller seul, à étudier seul, préparer vos cours, les recopier et les relire régulièrement. Décidez sans tarder d'un planning personnel, car personne n'ira contrôler vos devoirs (ou rarement), et les interrogations et autres contrôles de connaissances vont se faire de plus en plus rares, constituant ainsi un sérieux point positif (vous allez apprendre à être indépendants) comme négatif (certains étudiants se laissent rapidement entrainer par la soudaine liberté et en profitent pour ne rien faire, sécher cours sur cours… Je sais de quoi je parle.). Autonomie est maître mot si vous souhaitez tenir le cap.
Un autre aspect pour le moins dangereux et qu'il vous faudra très tôt avoir en tête, c'est que l'administration peut rapidement devenir votre bête noire. Les blagues entre étudiants sur l'incompétence et la paresse de cette sphère seront monnaie courante. Bref, attendez-vous à devoir, par exemple, être dirigés vers une petite dizaine de bureaux différents pour votre première inscription, à faire face à des secrétariats ouverts qu’une poignée d’heures par jour (et pas tous les jours, sinon ce n’est pas drôle), ou encore à ne rien comprendre lors de l'élaboration de votre premier emploi du temps. Car, comme je le dis souvent, il faut le savoir, c'est tout. L’objectif n’est pas de vous faire peur ou vous rebuter, au contraire, plus les gens seront mis en garde, moins je serai contraint de devoir croiser des personnes soupirer cette phrase si malheureusement récurrente au sein des facs : « c’est bon, j'abandonne ». J'ai perdu bien trop d'amis qui se sont faits surprendre par les dispositifs perfides et vicieux de la grande conspiration de l'administration universitaire… Je ne voudrais pas que cela vous arrive ;)
Une autre condition et non des moindres pour persévérer et réussir à la fac, c'est la motivation. Je donnerais comme conseil d'avoir une idée relativement claire et précise de ce que vous voulez pour votre avenir. Pour plusieurs raisons également :
- Le cursus universitaire est un parcours particulièrement long. L'obtention de la licence se fait au terme de trois années, le master (premier vrai diplôme, soyons honnêtes) cinq, et le doctorat huit. Inutile de préciser que si vous comptez vous y inscrire, c'est pour un bon moment. Autant savoir pourquoi.
- Ayez de bonnes raisons d'y aller, et de bonnes raisons d'y rester. Trop souvent, il m'est arrivé de voir des étudiants rester, soit pour les acquis sociaux, soit pour les copains, puis de réaliser dans un désarroi certain qu'ils sont passés à côté de plusieurs années de leur vie, années qu'ils auraient pu passer à étudier un domaine qui leur convenait (mieux). Attention à ce point, l'habitude du confort est douce, mais, tôt ou tard, il faut savoir en sortir pour découvrir votre voie.
En outre, la fac permet souvent d'étudier un vaste champ de matières, enseignées par d'excellents professeurs. Certes. Cela dit, la pratique peut souvent se voir sacrifiée sur l'autel de la théorie. Je parle bien entendu toujours de mon cursus et non d'éventuelles autres branches plus professionnalisantes qui laisseraient plus de place à la pratique. Parce que, non, la théorie et les cours ne suffiront pas (ou rarement) pour obtenir un emploi ensuite. Alors, pour éviter au maximum d'entendre ce fameux « désolé, vous n'avez pas (assez) d'expérience », n'oubliez pas de démarcher vous-même, de garder à l'esprit cette idée de remplir les lignes de votre C.V. en parallèle de la fac afin de joindre la théorie à la pratique, la vie étudiante et la vie active.
Ainsi, ne perdez pas votre objectif de vue, restez sérieux, et tout ira très bien, faites-moi confiance ! Et surtout, faites-VOUS confiance !
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